« Quand nous travaillons aux sucreries et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons
nous enfuir, on nous coupe la jambe ; c’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ». C’est ainsi que le nègre de Surinam explique l’esclavage à Candide. Sommes-nous des Candide ?
À partir de 1777, l’esclavage a été progressivement et laborieusement aboli. Et pourtant… l’Organisation Internationale du Travail (OIT) estime que l’esclavage moderne concerne 28 millions d’enfants, de femmes, d’hommes de par le monde sous des formes variées telles que le travail forcé pour dette, l’esclavage sexuel, la mendicité forcée…
Sur les grands chantiers du Qatar, domestiques au Liban, cachés derrière nos murs en France, exploités dans les usines bangladaises, des êtres humains sont corvéables à merci et privés de droits et de dignité.
L’espoir s’est transformé en enfer ! Ils sont pris au piège de promesses fallacieuses et se retrouvent asservis dans des conditions inhumaines, pour un salaire de misère ou pas de salaire du tout.
Mercredi 11 janvier, à 20h
Cinéma du TNB
Tarif unique : 5€
Film documentaire britannique d’Adam Sobel (2017) / 1h29
Travaillant au Qatar à la construction des stades pour la Coupe du monde, ils sont originaires du Népal, d’Inde, du Ghana et du Kenya et ont comme point commun un amour pour le football. Chaque match leur offre une évasion momentanée du mal du pays et de l’isolement qu’ils endurent. Au cours d’un tournoi, ils vivent entre deux extrêmes: ils jouent les héros sur le terrain de football mais sont, en dehors du terrain, les membres les plus bas de la société en butte à des violations manifestes du droit du travail, et dans l’impossibilité de circuler et vivre librement.
Intervenant :
Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France
Jeudi 12 janvier, à 20h15
Cinéma Arvor
Tarif plein 6 € ou carte abonnement, carte sortir
Film documentaire allemand de Roser Corella (2020) / 1h19
Au Bangladesh, aux Philippines ou encore en Éthiopie, des femmes s’engagent comme employées de maison au Liban, espérant une vie meilleure à leur retour. Des agences les placent dans ce pays où la demande en aides ménagères bon marché explose. A leur arrivée, elles comprennent qu’elles ont perdu leur liberté et leurs droits.
« Room without a view » accompagne ces femmes livrées au “kafala”, le système qui permet l’exploitation des travailleurs domestiques.
A travers des témoignages anonymes, le film dresse un constat alarmant de la situation de ces femmes muselées et donne voix à celles qui organisent la résistance.
Intervenante :
Roser Corella, photographe et réalisatrice berlinoise du film
Vendredi 13 janvier, à 20h30
Cinéma Le Sévigné
Tarif unique : 4,50 €
Comédie française de Coline Serreau (2001) / 1h49
Un couple en voiture, Hélène et Paul, aperçoit un soir dans une petite rue parisienne, une jeune fille terrorisée courir en hurlant vers leur véhicule. La jeune fille Malika tente de se réfugier dans la voiture du couple, mais Paul verrouille les portières du véhicule. Malika est alors tabassée et laissée pour morte sur le trottoir. Si la scène est vite oubliée pour Paul, Hélène cherche à savoir ce qu’est devenue cette jeune fille. Sur un ton tragi-comique Coline Serreau nous emporte dans les démêlés des deux femmes pour extraire Malika de la prostitution forcée et des griffes de ses bourreaux.
Intervenante :
Geneviève Colas, coordinatrice du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains, pour le Secours catholique Caritas France
Samedi 14 janvier, à 18h
Maison des associations de Rennes
6 cours des Alliés à Rennes – Entrée libre
Documentaire français de Géraud Burin des Roziers (2015) / 55 min
170 après son abolition, qu’en est-il de l’esclavage moderne en France. Une enquête donne la parole aux victimes et rend visible des drames qui se passent près de chez nous, à la campagne, à la ville, dans les HLM, les maisons bourgeoises… Mais toujours à l’abri des regards…
Il nous montre aussi combien l’accompagnement de ces personnes est essentiel pour leur permettre de se reconstruire, de tourner la page et de demander justice si elles le souhaitent, même si les procédures sont souvent longues et difficiles.
Intervenante :
Me David Desgranges, avocat au Barreau de Paris, vice-président du Comité contre l’esclavage moderne
Dimanche 15 janvier, à 18h
Cinéma du TNB
Tarif unique : 5€
Film bangladeshi de Rubaiyat Hossain (2019) / 1h35
Shimu, 23 ans, travaille dans une usine textile à Dacca, au Bangladesh. Elle décide avec ses collègues de dénoncer l’exploitation qu’elles subissent et de monter un syndicat. Avec force, elles font face aux menaces de leur direction, au désaccord du mari de Shimu. Ensemble, elles iront jusqu’au bout dans leur quête de droit à un salaire minimum vital mais aussi de dignité. Une histoire à l’image du harcèlement des travailleurs.ses et syndicalistes qui dénoncent les salaires de misère et les conditions de travail indignes dans les usines bangladaises. Exploitation, esclavage moderne : quelle limite dans une mondialisation sans état d’âme?
Intervenante :
Maelys Orellana, chargée de campagne Dignité au travail et Régulation des multinationales à ActionAid France – Peuples Solidaires
Encore une fois signée Loïc Schvartz, la nouvelle affiche souligne le travail forcé et la maltraitance subit par les travailleurs migrants au Qatar et les causes dissimulées de milliers de travailleurs.